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Sename[modifier | modifier le code]

Le Service national des mineurs (Sename) est l'équivalent des services de la DDASS au Chili. Il s'agit d'un organisme gouvernemental centralisé, collaborateur du système judiciaire et dépendant du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme.

Le Sename est créé par le décret-loi n° 2.465 du 10 janvier 1979, qui constitue sa loi organique publiée au Journal officiel le 16 janvier de la même année. Un décret suprême du 5 décembre 1979 en fixe l'organisation et le Sename entre en activité le 1er janvier 1980.


Il gère à la fois des orphelinats et des centres de détention pour les mineurs ayant enfreint la loi. En 2016, il prend en charge plus de 100 000 enfants par an. Son activité principale est la gestion de foyers d'accueil d'enfants retirés de leur famille par mesure de justice ayant estimer leur incapacité à les élever[1]

Depuis le 1er octobre 2021, le Sesame se concentre exclusivement sur le domaine de la justice et de la réinsertion des mineurs, prenant en charge les jeunes entre 14 et 17 ans, inculpés ou condamnés. Il s'est doté d'une administration directe de centres de justice pour mineurs et d'un réseau de collaborateurs agréés, qui soumettent des projets à des appels d'offres publics.

Le scandale des décès d’enfants.[modifier | modifier le code]

En 2016, Le Service national des mineurs est au cœur de la polémique (...) en reconnaissant la mort de centaines d’enfants sous sa tutelle sur la période 2005-2016. Par là même, il fait l’aveu de son incapacité à donner le nombre précis de ces décès.

Le scandale arrive suite à la mort le 11 avril 2016 d’une fillette de 11 ans, Lissette Villa, retirée de sa famille pour être confiée à un foyer du Sename, suite à un jugement estimant cette dernière dans l’incapacité de l’élever.

Alors que l'enfant est morte d’un arrêt cardio-vasculaire, La directrice de l’organisme a immédiatement expliqué qu’elle était morte de tristesse. Une explication qui n’a convaincu personne, et la directrice a finalement donné sa démission onze jours plus tard. Il s'avérera qu'elle est décédée par asphyxie à la suite de maltraitances de la part de deux responsables de l’institution qui prétendaient contrôler une crise de colère de l’enfant.

L'affaire conduit la Chambre des députés à créer une commission d’enquête sur le fonctionnement de cet organisme d’Etat. Cette commission révèle alors un système indigent reposant sur un personnel non qualifié, des infrastructures déplorables, des ressources insuffisantes, et administrant des sédatifs et tout type de médicaments à tout va aux mineurs et sans aucun contrôle. Déjà, en 2013 et 2014, une enquête menée par le Congrès avait révélé des mauvais traitements physiques et psychologiques, mais aussi des agressions sexuelles.

Le fait divers révèle également l’importance de la mortalité des mineurs au sein de l’organisme. Lorsque la Chambre des députés interroge le ministère de la Justice, celui-ci estime alors qu’il y a eu 185 décès depuis 2005. Ce chiffre se révèle pourtant vite en deçà de la réalité, et la direction du Sename en arrive à avouer son incapacité à le mesurer, les décès n'étant pas enregistrés comme tels. En 2017, l’estimation atteint 1 313 enfants et adolescents entre janvier 2005 et juin 2016. A quelques mois de la présidentielle du 19 novembre 2017, l’annonce provoque une tempête politique au Chili2. Le 11 juillet 2017, la présidente socialiste, Michelle Bachelet, doit s'entretenir avec les présidents de la Cour suprême, de la Chambre des députés et du Sénat, pour analyser la crise du Sename, alors responsable de quelque 20 000 enfants.[2]

Cette bataille des chiffres révèle un dispositif en faillite totale, incapable de protéger les enfants dont il a la charge. Par ailleurs, les défaillances du Service national des mineurs posent la question du statut des enfants au Chili.

  1. Claire Martin, « Quand le Chili réalise que bien trop d'enfants meurent sous la tutelle de l'Etat », RFI,‎ (lire en ligne)
  2. Christine Legrand, « La mort de centaines d'enfants sous tutelle de l'Etat indigne le chili », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant)